À l’heure
où les tensions « communautaristes » montent d’un cran,
où l’antisémitisme se débride et où le sionisme se décomplexe,
il urge de
pourfendre, dénoncer, ruiner et démentir
le monopole juif de l’ubiquité
en
proclamant, décrétant, certifiant et démontrant
la réalité de la diaspora goy
à la faveur de la première
goy pride
[en anglais : goyish coming out parade]
où chaque goy errant
de la place de la Bourse à la place de la Bourse
se reconnaîtra à sa tête fièrement redressée
à la mémoire des goys déportés ici et là...
Une méditation philosophique, vertigineuse et post-paranoïaque*
sur le concept d’identité vide
(dans la mesure où la sentence « Jean-Claude est un goy » procède du travestissement
d’une simple identification unilatérale
en une affirmation identitaire cinglante,
le tout derrière le dos de l’intéressé)**,
sur les limites de la fabulation performative
(puisque, à l’instar du juif, le goy recèle au cœur de son identité supposée
le fait d’être singulièrement peu identi-fiable, voire pas du tout)
et
sur la portée de l'adverbe partout
(en ce qu'il n'est pas synonyme de très nombreux ni de de plus en plus nombreux)
en forme
de double hommage vibrant
à l’historien couillu, au pamphlétaire génial et au détricoteur de légendes hardi :
et au visionnaire clinique, inspiré et éclairant :
* Ce qui ne ne veut pas dire « angéliquement pronoïaque » !
** Ce déséquilibre a aussi son pendant ( ! ) anatomique : l’absence (le manque ? le défaut ?) de prépuce n’est pas un stigmate de judaïté irréfutable, loin s’en faut, alors que sa présence est un symptôme sûr de goyïté.