Le goy n'est pas si bête mais il sait d'expérience qu'il cesse bientôt d'être crédible
lorsqu'il s'invente des inquiétudes qui le dépassent.
Brice Couturier & Guy Konopnicki, Réflexions sur la question goy, p.157.
De quoi le goy est-il la victime, lui ?
De son incapacité génétique
à faire remonter sa souffrance existentielle
à une cause unique et identifiable,
et par là rassurante car extérieure (mieux : étrangère) à lui.
Sa souffrance d’être-éternellement-majoritaire n’a ni droit de cité, ni voix au chapitre,
sans parler de lettres de noblesse
ou d’entrée dans le Patrimoine mondiale de l’inhumanité.
Chez le goy, le ver et la pomme sont tout un.
Chez le goy, la non-élection stigmatise une tragique inéligibilité ontologique.
Le goy n’a pas d’identité a priori.
Le goy est un mystère tellement commun qu'il s'ignore lui-même.
Le goy sait qu’il n’existe pas.
Le goy ne ressemble à personne d’autre.
Cette page est dédiée à Brice Couturier et Guy Konopnicki,
ces joyeux pionniers de la question goy,
qui, s'ils partent d'un point de vue méthodologique opposé
− pour eux, la "fierté" du goy consiste non à être partout mais "précisément à être quelque part et nulle part ailleurs" (p.12),
d'où son "caractère casanier" (p.45), voire sa "passion de la gadoue" (p.47),
et sa "vocation nombrilique" (p.88) non dépourvue d'une "haine de soi" (p.93)
quitte à devenir masochistement "persécuteur" (p.99) −
ne nous ont pas moins ouvert la voie à notre insu en publiant en 1988 leur magistral rafraîchissement mental :