La balèze détestation


(sur l’air bien connu de La mauvaise réputation de Georges Brassens)

 

Au village globalisé
Je crache les quatre vérités ;
Que j’ pille la terre ou la dévaste,
Je pass’ pour un iconoclaste.
Je pollue pourtant grâce à mon scrotum
En pétant gaiment et ad nauseam,
Mais les Terriens n’aiment pas que
L’on s’fout’ d’une terre qu’ils croient pour eux…
Non, les Terriens n’aiment pas que
L’on s’fout’ d’une terre qu’ils croient à eux…
Tout le monde rabat la joie,
Sauf les joyeux, ça va de soi.

Les manifs antinucléaires,
Je les passe dans mon lit, pépère.
Le manche de mon compteur geiger,
Je me l’empale dans le derrière.
Je me fous de tout et je surconsomme,
Contemplant la fin tel un vrai surhomme.
Mais les Terriens n’aiment pas que
L’on s’fout’ d’une terre qui fait ce qu’elle veut…
Non, les Terriens n’aiment pas que
L’on s’fout’ d’une terre qui a pas b’soin d’eux…
Tout le monde perd son sang-froid
Sauf les sangs chauds, ça va de soi.

Quand j’ croise un décroissant fâcheux
Rejouant les sauvages heureux,
Je bétonne sec le PIB
En déterrant les macchabées.
J’extermine les espèces menacées
Ah mort la foutue biodiversité !
Mais les Terriens n’aiment pas que
L’on s’fout’ d’une terre bientôt hors-jeu…
Non, les Terriens n’aiment pas que
L’on s’fout’ d’une terre qui est un non-lieu…
Tout le monde s’y croit chez soi,
Sauf les martiens, ça va de soi.

Pas besoin d’être grand poète
Pour aimer l’ moiré des marées noires.
Sur la plage les rieuses mouettes
Font du plastique leur seule mangeoire
Je ne veux pourtant la mort de personne
De l’éternité seule je me tamponne.
Mais les Terriens n’aiment pas que
L’on s’fout’ d’une terre qui est même pas bleue…
Non, les Terriens n’aiment pas que
L’on s’fout’ d’une terre qui se mord la queue…
Tout le monde se veut écolo
Sauf les prolos, c’est rigolo.

 

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