Vous aimeriez devenir péjoratifs ?

Les mots non plus !


Les mots refusent

qu’on leur fasse dire n’importe quoi !

 

Les mots descendent dans la rue !

 

Les mots qu'on s'arrache sont les plus robustes.

Les mots qu'on néglige sont les plus hautains.

Les mots qu'on détourne sont les plus attachants.

 

Les mots relèvent la tête !


Les mots adorent être manipulés, détournés, violentés…

mais à bon escient, poétiquement,  pour la bonne cause!


Les mots ne sont pas prêts

à toutes les bassesses,

toutes les débauches,

toutes les déviances !


Vous aimeriez vous réveiller dans la peau d’un autre,

moins drôle, moins intéressant, moins sexy ?

Les mots non plus !


Un mot qui a mal tourné a sa part de vérité.

Comme nous avons une part de responsabilité dans son naufrage.


La passivité des mots est trompeuse :

ils sont capables des pires manifestations!


Laisser un mot déchoir,

c'est le pousser à l'adultère, au suicide... ou au crime !


Craignez la feinte résignation des mots :

les plus malmenés sont toujours les plus rebelles !


Les mots que vous aurez mal tournés

vous retourneront sans merci

dans votre tombe.


À l’infamie, au dévoiement, à l'insignifiance,

les mots préfèrent la désuétude!


Pourquoi les mots qui ont mal tourné

tournent-ils le bien en dérision ?

Pour se venger, évidemment !


Mal tourner,

c'est tourner dans le sens contraire

aux aiguilles de la révolution

de la mayonnaise.


Vous aimeriez perdre votre dignité, votre honneur, votre fierté?

Les mots non plus !


Vous aimeriez fuir les miroirs et vous cacher pour sortir?

Les mots non plus !


Vous aimeriez être flanqué de guillemets ?

Les mots non plus !


Dans le maquis des usages relâchés, quelques mots font de la résistance...


Les mots que vous n'aurez pas secourus

se retourneront comme une crêpe

contre vous !


Tout mot qui s'indigne cache une chose qui vacille.


Même les mots mal foutus se font une idée du bien.


En bourrique, en eau de boudin, en ridicule, en rond...

les mots sont prêts à tourner en tout,

sauf à l'aigre !


Devenez militant de

la première ONG d'art contemporain :

MOTS SANS FRONTIERES !


Le sens de la vie, c'est comme le sens des mots :

moins il y en a, plus il doit être beau !

 

Secourir un mot avili,

c'est comme tirer la langue à soi :

ça déménage !


Un mot en colère,

c'est comme un parachute en vrille :

ça tue !


Le sens d'un mot,

c'est comme le corps d'une femme :

ça craint !


Le mot mute, le temps passe et personne ne moufte !


fable

Le sens et le mot naquirent d'un coup de foudre réciproque suivi d'un dépucelage mutuel, instantané et fabuleux. Attendrie mais prévoyante, la bienséance scella aussitôt leur folle union dans un mariage qui résista mal à leur soif légitime de liberté. Et les voilà qui batifolent chacun de leur côté, dévient insensiblement l'un de l'autre, s'oublient dans de nouvelles effusions. Moralité : l'infidélité ne serait pas le nerf de la vitalité de la langue si le sens et le mot avaient pu pratiquer l'amour libre. Mais dans quel joyeux bordel insensé nous nous débattrions ! Pas si sûr : la joie s'appuie toujours contre la bienséance.


Le sens propre n'est pas toujours le moins sale.

Le sens premier n'est pas toujours le dernier.

Le sens commun n'est pas toujours le bon.


Parfois, les mots sont pris d'un doute, qui les distrait d'eux-mêmes.

C'est de cette suspension que profite le sens pour dévier.

Avec la complicité du temps.

 

Qui doit redresser le sens des mots?

La langue appartient à celui qui se l'approprie.

 

Des mots vendraient leur sens au diable

pour ne pas se faire oublier !

Tant pis pour eux.

 

Les mots sont le seul alibi de l'esprit mal tourné.

Raison de plus pour les choyer !


Un mot entre en dépression quand il ne sait plus à quel sens se vouer.

Il se sent, comme il dit, « sens dessus dessous ». Il s'en sort en renouant

avec le plaisir des sens interdits qui lui font du bien, ceux qui tombent

sous le sens du poil de son humour. Tout un art. L'art de vivre.


Un mot ne se soulève pas comme une jupe : il ne met pas de gants !

 

« Plutôt court que mal ! » tournent les mots dans leur tête au déclin de leur vie.


Le 20 janvier 2008,

chaque mot mal tourné manifestera

dans le sillage de sa propre acception du bien.


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