La position "décalée" du Collectif MANIFESTEMENT
reformule
symboliquement la question comme
elle aurait toujours dû l'être.
Ahmed Ahkim, directeur du Centre de Médiation des
Gens du Voyage et des Roms en Wallonie
Les juifs, au moins, ils avaient de l’argent, souvent.
Les musulmans, au moins, ils ont du pétrole, parfois.
Les Roms, eux, n’auront jamais que leur exécrable réputation.
Pour remercier les Roms
d'incarner la résistance têtue au rêve totalitaire (ou alter-bobo)
de leur brutale (ou lente) intégration,
d'y opposer une fin de non-recevoir en forme de non-lieu (c'est-à-dire lieu trop mobile),
pour rermercier les Roms
de nous inspirer, expliquer et édifier
en existant au péril de leur intégrité,
pour remercier les Roms
de démentir les concepts les mieux ancrés
dans nos rassurantes consciences sédentaires,
et parce que c'est surtout le nomadisme qui heurte les gens,
nous nous engageons
- tant que les Roms seront traités comme ils le sont -
à extirper de notre vocabulaire
les mots nomade et nomadisme
dans leur acception positive, tendance et valorisante,
tels qu'ils envahissent
au nom du bon goût auréolé de l'air du temps le plus hype
la vitrine,
les sous-titres, les attendus, les justifications (quand ce n'est pas la pensée même)
de tout ce qui compte aujourd'hui
dans les sphères les plus variées
du pouvoir
- fût-il commercial, artistique
ou philosophique -
de conspuer en chambre
tout ce qui s'apparente à de conservateurs penchants
pour quelque archaïque immobilité anté-deleuzienne*.
EXEMPLES EN VRAC :
* Les deleuziens faussaires (pléonasme et oxymore), bien trop heureux de faire du label "Deleuze" un argument de vente, seraient bien inspirés, par simple décence envers les Roms et vu l'usage qu'ils font du concept, de rebaptiser la nomadologie, créée par leur idole, tsiganologie ou romanichellologie.**
** D'autant que leur mépris suffisant pour les anté-deleuziens attardés est... totalement anti-deleuzien.