1er novembre, gare du Midi :

Sabine : «Très bonne idée, cette manifestation … Je vais vous aider : donnez-en-moi d’autres [des flyers]… Vous pouvez noter mon nom : on me connaît !.... C’est inimaginable comme il y a peu de choses prévues pour nous… Et là [un centre d’hébergement], on est traités comme du bétail… On est de plus en plus nombreux et ça sature... 5 ans... Et pour les femmes, c’est encore plus dur…. C’est inimaginable comme les gens [les SDF] sont  égoïstes : et c’est ceux qui ont le plus [d’allocations] qui se plaignent le plus !… Pour une fois, les SDF, être ensemble, être tous solidaires, c’est très bien… L’union fait la force !... Très bonne idée, la manif… »

Houssein : « Moi, je suis pour à 100% !... Faut que la société se bouge un peu et montrer qu’il y a de la misère : on est écorchés et on n’a rien… Ok, faut être assez efficace et performant, je peux comprendre, mais y a des limites, y a pas que ça quand même… Il n’y a plus assez de places : une douche par semaine, et encore, maintenant, il faut avoir une inscription… Le pire, c’est ceux [style vendeurs de sommeil] qui font du fric avec le malheur des autres… Pas parce qu’on est dans la rue qu’on est des illettrés… Parler un peu, rien que ça, vous n’imaginez pas… Le fait d’être invisible, ça, oui, c’est insupportable ! Je veux être visible, moi !... Montrer qu’on existe… Oui, oui, je serai là, je serai là…. »

Adrien : « Oui, bonne idée… L’alcool, c’est comme un symbole, évidemment, une manière de parler… Les gens de La Fontaine, ils sont fantastiques, eux, tous bénévoles, et le cœur sur la main : chaque fois que j’y vais, je leur dis merci, du fond du cœur… »

Bruno : « Oh ! l’alcool, ça, c’est pas une bonne idée… Le tabac moins cher, oui, mais pas l’alcool. Regardez-les, ceux qui boivent, là-bas : ils reculent, ils régressent… Dans la vie, faut aller de l’avant, non ?... Normalement, fin du mois, je récupère mon chômage… Vous n’auriez pas 1 € ?... »

Mohammed : « … Pourquoi ils boivent ? Il sont étrangers, pas de papiers. Impossible de trouver un travail. Pour un appartement aussi, faut des papiers… Il n’y a pas d’issue… Je suis espagnol… C’est terrible : il faut faire quelque chose… »

 

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